
Ottawa, le 14 décembre 2021 – Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, et Maxime
Blanchette-Joncas, député de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques, ont déploré une
mise à jour économique famélique dans laquelle le gouvernement Trudeau amorce un conflit
avec le Québec et les provinces en refusant catégoriquement toute augmentation du
financement fédéral des soins de santé.
« Cinq jours après que le Conseil de la fédération eut exigé à l’unanimité une rencontre avec
Justin Trudeau pour négocier une hausse du financement des soins de santé, le premier
ministre lui ferme la porte au visage. Cette mise à jour économique instrumentalise les
dépenses ponctuelles et exceptionnelles de la pandémie pour tenter de justifier un
désinvestissement à long terme en santé. Le fait saillant de cette mise à jour économique sous
le signe de la vacuité, c’est qu’Ottawa part en guerre contre le front commun du Québec et
des provinces, en plus de fermer les yeux sur les besoins criants du personnel soignant et des
centres de soins », a déclaré M. Blanchet.
Rien pour la santé
Le gouvernement fédéral maintient l’indexation du Transfert canadien en matière de santé à
3 %, soit le minimum légal et en deçà de la hausse annuelle des coûts des soins, et ce,
jusqu’en 2027. Pourtant, le Québec, les provinces et les territoires réclament à l’unanimité un
paiement immédiat de 28 G$ jusqu’à couvrir 35 % des coûts, suivi d’une indexation de 6 %.
« Le message du gouvernement Trudeau est clair et limpide: parce qu’il juge avoir
suffisamment dépensé l’an dernier pour la pandémie, il refuse de faire sa part dans le
financement des soins de santé. C’est un raisonnement bancal, les dépenses liées à la
COVID-19 étant uniques et temporaires, tandis que le sous-financement fédéral de la santé
est un problème permanent qui étrangle les finances du Québec et des provinces. Ottawa
perpétue le déséquilibre fiscal. Mais surtout, c’est faire fi des leçons qu’il aurait fallu tirer de la
pandémie. Justin Trudeau n’a pas entendu l’appel à l’aide du personnel soignant », a dénoncé
M. Blanchette-Joncas.
Compensation trop tardive pour les travailleurs aînés
À la suite de pressions du Bloc Québécois, le gouvernement annonce une indemnisation de
742,4 M$ pour les travailleurs aînés subissant des coupes de leur Supplément de revenu
garanti (SRG) pour avoir légitimement reçu de la Prestation canadienne d’urgence (PCU)
durant la première vague. Toutefois, le remboursement prendra la forme d’un paiement
unique en mai 2022 seulement. Le Bloc Québécois déplore toujours par ailleurs, la création de
deux classes d’aînés en excluant les 65 à 74 ans de l’augmentation de la pension de vieillesse.
« Nous saluons qu’il y ait des sommes pour les travailleurs aînés. Mai 2022, c’est toutefois très
tard. On parle ici d’aînés parmi les moins nantis, qu’Ottawa prive de centaines de dollars
chaque mois depuis juillet. Ces gens-là ne peuvent pas se permettre cinq mois de plus de
précarité alors que plusieurs en sont rendus à se priver de médicaments ou à vendre leurs
biens et que l’inflation fera grimper le prix du panier d’épicerie de 7 %. Le gouvernement doit
accélérer le versement », s’est inquiété Maxime Blanchette-Joncas.
Un énoncé sans vision
À l’image du discours du Trône, la mise à jour économique 2021 est d’une rare brièveté et
comporte peu de nouvelles mesures.
« C’est un exercice digne d’un gouvernement épuisé. La mise à jour n’offre aucune réponse à
la pénurie de main-d’oeuvre, aucune piste de réflexion visant l’augmentation de la productivité
et présente une sous-estimation considérable de l’ampleur des problèmes
d’approvisionnement reflétée par de maigres pistes de solution. Les mesures de lutte aux
paradis fiscaux annoncées le printemps dernier sont aussi repoussées à plus tard, sinon
carrément disparues du radar. Alors qu’on est en plein coeur de la relance, difficile de
distinguer un leadership de la part d’Ottawa en matière économique », a expliqué le député
Blanchette-Joncas.
La tentation de l’ingérence
Le Bloc Québécois est favorable à la taxation de l’immobilier vacant appartenant à des
étrangers, afin de calmer la surchauffe du marché. « Il faut tout de même souligner que c’est
la première fois que le gouvernement fédéral s’immisce dans le champ de l’impôt foncier. Le
gouvernement fédéral doit travailler avec le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal
plutôt que s’ingérer dans leur champ de compétence », a fait valoir M. Blanchette-Joncas.
« Le Bloc Québécois n’abandonnera pas son combat, aux côtés du Québec et des provinces,
pour une augmentation durable et sans condition du financement fédéral des soins de santé.
Nous n’abandonnerons pas non plus notre travail pour un meilleur soutien à l’ensemble des
aînés. Et plus que jamais, le Bloc Québécois n’abandonnera pas son approche de propositions
pour le Québec au Parlement fédéral, parce que le gouvernement fédéral a visiblement besoin
d’inspiration », a conclu le député de Rimouski-Neigette–Témiscouata–Les Basques.